
Nous avons fermé la porte et entendu les rires encore résonner ! J’ai regardé ma partenaire avec ses drôles d’habits et son nez rouge, elle m’a regardé, je l’ai regardé… Nous aussi avons le sourire et le sentiment d’avoir semé de la bonne humeur… Bref, nous sommes clowns hospitaliers !
Tout a commencé il y a presque 5 ans. Travaillant dans le domaine de l’information jeunesse en Belgique, un désir de me rapprocher encore plus du travail social de terrain m’a fait éplucher les petites annonces. Et là, Bardaff… c’est l’embardée ! Une annonce de clown en milieu hospitalier traverse mon champ de vision… En premier lieu, je n’y crois pas. Non, une annonce pour être clown ce n’est pas possible… Et pourtant, en lisant le contenu, des souvenirs me remontent légèrement en tête… Lorsque je cherchais mon premier travail, j’avais déjà repéré cette île aux clowns… j’ai pris un autre chemin.
Le destin me rattrapait-il ?
Quoi qu’il en soit, allier le clown et le travail social me parle… Le clown… LE CLOWN !!! Me voilà Nouveau Nez…

Et alors ? Et alors ? Et alors ? Héhé… Bardaff est arrivé…
Sans se presser ! Un prénom s’est ajouté, Roberto.
Roberto Bardaff c’est une belgitude assumée, une langue bien pendue et une passion pour les langues étrangères même si on ne comprend pas toujours tout, un monde à lui rempli de bruitages et de maladresses, une certaine lenteur, un chant approximatif et une sensibilité aux aguets.
Oui, j’ai posé le pied dans le monde fabuleux des clowns, et des clowns hospitaliers en particulier. Un monde d’introspection, de recherche, de découverte, d’ouverture, d’écoute, d’émotions…
Les diverses formations, et notamment la formation initiale avec Nitouche, Annabella et Pépé, me permettent de toujours me remettre en question sur le travail à effectuer.
Lorsque les clowns sont en visite, ils essayent d’apporter un vent de fraîcheur dans des situations parfois dramatiques. Il y a cette dame qui dit toujours à Roberto qu’il ne sait pas cuisiner, elle lui donne alors ses recettes pour faire de bonnes Gromperekichelcher. Il y a ce monsieur, atteint de démence, qui vient toujours faire une accolade amicale avec un grand sourire. Il y a cette madame enfermée dans son corps et qui nous remercie avec les yeux lorsqu’on lui chante « Pierle Vun Da ». Il y a ce jeune anglais avec une mère néo-zélandaise à qui nous faisons le Haka-Clown. Il y a cette maman qui nous remercie d’avoir calmé son bébé. Il y a ce jeune de 18 ans qui pleure à chaudes larmes en repensant à ce que les clowns lui ont apporté durant sa jeunesse coincée à l’hôpital…
Nous fermons la porte et nous entendons les rires encore résonner…